🏁 Parcours et débuts
Peux-tu nous raconter comment tu as découvert l’aviron et ce qui t’a donné envie de t’y mettre ?
J’ai découvert l’aviron au collège Chamandier à Gières grâce à ma professeure, Madame Bouchet, qui était passionnée et voulait que les jeunes pratiquent un sport. Mon grand frère faisait déjà de l’aviron, et dans mon voisinage, il y avait Clément et Léa Duret, qui sont rameurs en équipe de France. J’avais aussi une super copine qui faisait du ski de fond l’hiver et de l’aviron l’été. Très vite, j’ai participé à mes premiers championnats de France et j’ai été médaillée deux fois. Après une petite pause, j’ai repris sérieusement, ce qui m’a permis de continuer sur cette voie.
Peux-tu nous raconter un moment précis où tu t’es dit : « Je veux vraiment m’investir sérieusement dans l’aviron » ?
Il n’y a pas vraiment eu de déclic unique. J’ai repris en avril 2016, et dès septembre, j’étais aux championnats de France en huit, entourée de rameuses expérimentées comme Laura. Petit à petit, j’ai été inspirée par l’esprit d’équipe et l’exemple des autres, et j’ai voulu suivre leur chemin. La première sélection en équipe de France a été un moteur énorme : elle m’a donné envie de toujours faire mieux.
Ta première sélection en équipe de France U23 a dû être un moment marquant. Comment as-tu vécu cette expérience ?
Oui, c’était incroyable ! J’ai été sélectionnée grâce à l’aide et au mentorat de Léa, qui m’a beaucoup guidée. C’était ma première fois en équipe de France, et j’ai ressenti beaucoup de fierté et d’envie. Ce moment m’a permis de me lancer pleinement dans le haut niveau.
Participer aux Jeux Olympiques de Tokyo a dû être une étape incroyable. Comment as-tu vécu cette première expérience olympique ?
À Tokyo, j’ai réalisé que je voulais atteindre le très haut niveau et donner un vrai coup de boost à ma carrière. La qualification pour les Jeux, débutée en janvier-février et confirmée en mai, a été euphorique et inattendue. Les Jeux ont été particuliers à cause du contexte COVID, mais l’expérience a été décisive pour moi.
Pour Paris 2024, tu formes un duo en deux de couple avec Élodie Ravera-Scaramozzino. Comment s’est construite votre complicité et quels objectifs vous êtes-vous fixées ensemble ?
La sélection avec Élodie s’est faite assez vite, après avoir testé différentes coéquipières. La communication et l’apprentissage mutuel ont été essentiels pour construire notre complicité. Nous avons travaillé intensément ensemble pour nous synchroniser et progresser rapidement en vue des compétitions.
Récemment, vous avez participé aux Championnats du monde d’aviron à Shanghai. Pouvez-vous nous raconter la préparation et l’ambiance ?
Avec un nouveau directeur et un nouveau programme d’entraînement, nous avons repris après une coupure post-Olympique. Les conditions ont été compliquées — chaleur, humidité — mais excitantes pour tester notre progression. La compétition a été en demi-teinte, mais la série s’est bien passée et la finale nous a donné beaucoup d’enseignements pour la suite.
💪 Vie d’athlète et programme quotidien
À quoi ressemble une journée type pour toi quand tu es en période d’entraînement intense ?
Je commence à 8h15 le matin pour une séance de 2h30 sur l’eau, parcourant 28 à 30 km avec des variations de cadence. L’après-midi, je fais 1h30 de vélo et 1h30 de musculation.
Comment gères-tu la récupération et la préparation mentale pour rester au top niveau ?
Je travaille avec un nutritionniste et un spécialiste du sommeil pour optimiser la récupération, et je suis accompagnée par un préparateur mental à l’INSEP depuis les Jeux de Tokyo. Il m’aide à gérer le stress, à extérioriser mes émotions et à transformer la pression en force pendant les compétitions.
Y a-t-il un rituel ou une habitude avant une compétition importante qui te met dans le bon état d’esprit ?
Je n’ai pas vraiment de rituel. J’aime sentir le stress monter, ça me motive. J’écoute de la musique et j’apprends à transformer cette énergie en performance.
🥇 Compétitions et motivation
Quelles sensations as-tu ressenties en franchissant la ligne d’arrivée lors de tes premières grandes compétitions internationales ?
La première qui m’a marquée, c’était en 8 senior en 2016 : beaucoup de stress mais aussi de satisfaction technique. Au niveau international, la régate de qualification pour Tokyo a été explosive et inattendue, un moment inoubliable.
Qu’est-ce qui te motive à continuer à te dépasser, même après avoir atteint des sommets comme les Jeux Olympiques ?
J’aime l’aviron et la compétition pour ce qu’ils m’apportent. L’adrénaline, le dépassement de soi, la performance… Tant que je n’ai pas atteint la médaille olympique, je veux continuer à progresser. Le sport m’a fait grandir et je peux encore performer.
Quels sont tes objectifs pour les prochains mois ?
Cette année, c’est la reprise. Mon objectif principal est de suivre la programmation hivernale très exigeante et de me préparer pour les prochaines échéances, en gardant une approche ouverte et légère.
🌊 Inspiration et valeurs
Quelles valeurs de l’aviron te semblent essentielles et que tu aimerais transmettre aux jeunes rameurs ?
La cohésion d’équipe est essentielle : on s’entraîne parfois seul, mais ensuite tout dépend du collectif. La rigueur physique et mentale, la communication et l’écoute sont des qualités clés. L’aviron est un sport d’échange et de partage.
Y a-t-il un modèle ou une personne qui t’inspire particulièrement dans le sport ou dans la vie ?
Je m’inspire beaucoup du groupe senior féminin, qui m’a montré le chemin. Les relations dans cette équipe m’ont appris beaucoup sur le mentorat et la solidarité.
Si tu devais donner un conseil à quelqu’un qui rêve de devenir champion, que lui dirais-tu ?
Il faut toujours oser. Même si c’est difficile, se donner à fond et travailler avec persévérance fait déjà gagner la bataille.
☀️ Anecdotes et personnalité
Quel est ton moment préféré en dehors de la compétition, pour te détendre ou te ressourcer ?
Retrouver mes amis et le groupe de l’Aviron Grenoblois, partager du temps avec eux et parler de tout, aviron et vie quotidienne. Je suis très attachée à ma famille et j’adore lire.
Un plaisir coupable ou une petite habitude que tu assumes totalement ?
Le chocolat ! Je suis fan du Côte d’Or noir/noisette.